BONJOUR L’ AFRIQUE : En toute impunité !

Publié le par guissguiss

La Senelec, cette plaie purulente du pays commence à sérieusement à nous chauffer le cerveau. Comment comprendre que les délestages prennent la route vers le sommet de l’insupportable, l’inacceptable, alors que depuis quelques semaines maintenant, le coût du baril de pétrole est à la baisse ? La GTI aurait-elle marqué une « pause-vacances » comme nos ministres et leur chef suprême, une manière de faire pression pour récupérer une éventuelle créance que les caisses vides de l’Etat peinent à rembourser ? Plus prosaïquement, la Senelec comme beaucoup d’autres secteurs, sont victimes comme nous, d’une banqueroute qu’on nie. Mais nier n’est pas effacer, comme bomber le torse n’est pas forcément signe de force.


Ce n’est pas pour se délecter que de le dire : ce pays est devenu un grand malade qui ne le sait pas et, les médecins chargés de le soigner ont jeté l’éponge signifiant ainsi leur impuissance face à une maladie que leur incompétence désormais avérée a pourtant déclenchée. Et si on privatisait la Senelec ? Au moins nous paierions nos factures pour services rendus, nous ne vivrions pas ce calvaire permanent et accepterions mieux le coût exorbitant de l’électricité qu’on nous impose à intervalles réguliers sous des prétextes fallacieux qu’on nous sert régulièrement. A moins que d’autres solutions existent mais, à mon avis très humble, je ne vois pas ces solutions avec l’équipe actuelle. S’ils avaient des solutions, cela se saurait.

Je sais bien que dix ans (l’avènement de l’alternance) ce n’est pas quarante ans (règne socialiste), mais tout de même, cela ne vous semble pas suffisant pour avoir une idée géniale et, trouver les ressources nécessaires pour solutionner un problème sectoriel ? Ou, devrions attendre cinquante ans, (leur fou rêve de régner durant tout ce temps là) pour qu’ils trouvent la solution au problème de l’électricité pour ce pays ? Je connais la patience légendaire des Sénégalais, mais je ne les sais pas suicidaires pour se laisser électrocuter pendant un demi-siècle. De toutes façons, nous serions tous carbonisés bien avant cet horizon hypothétique. Oui, et si on privatisait la Senelec…

Dix personnes sont mortes à Yoff Ndeungagne dont deux enfants du fait d’une boulimie « bétonnée », d’une absence de contrôle des immeubles qui poussent comme des champignons dans la capitale, dans la plus totale indiscipline. Les catastrophes ne sont pas que le fait du hasard ou d’un destin irrémédiable, elles peuvent être programmées, provoquées par l’inconscience des risques qu’on prend, surtout qu’on fait prendre aux populations ; par un goût immodéré de l’argent facile et vite amassé. A n’importe quelle condition.

Combien d’immeubles à risques existe-t-il dans Dakar au vu et au su de tout le monde ? De nos gouvernants en premier lieu. On ne les rasera pas, ils s’écrouleront d’eux-mêmes sur des innocents endormis ou éveillés. Tout se passe comme si nous n’avions rien appris, encore moins retenu du drame du « Joola ». Ces insouciances et négligences coûtent chaque jour des vies humaines sur nos routes du fait des tombeaux roulant que sont les « Ndiaga Ndiaye » et autres camions qui ne sont pas passés depuis des lustres aux services de contrôle technique, ou alors, comme nous savons si bien le faire, des contrôles « amicaux » grâce à quelques billets rouges glissés dans le permis. Permis de tuer. Dans la plus totale indifférence et impunité. L’impunité comme dans l’affaire dite Kambel-Karamoko, ces deux journalistes tabassés dans l’exercice de leur fonction en toute impunité par des éléments de la police qu’on s’évertue à protéger. Permis de tabasser en toute impunité ; permis d’imposer des délestages à longueur de journée, en toute impunité. Et si on refusait de ne plus accepter cette impunité qui tend à étaler sa chappe de plomb sur l’ensemble des segments de la vie nationale ? La docilité, la provocation et l’impunité ont des limites. Celles que le peuple leur fixe. Et, tout porte à croire que nous ne sommes pas loin de la zone rouge.

Publié dans Société

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