A la fois défenseurs de Farba Senghor et de ses nervis d’accusateurs.

Publié le par guissguiss

ImageA la fois défenseurs de Farba Senghor et de ses nervis d’accusateurs : Les avocats du diable

 Mes Doudou Ndoye et Moustapha Diop sont commis, entre autres avocats, pour défendre les nervis qui sont accusé d’avoir saccagé les locaux des quotidiens L’AS et 24 Heures Chrono. Une telle attitude a suscité de vives interrogations sur la responsabilité de Farba Senghor, qui a toujours soutenu ne pas connaître ces prévenus. Face à cette attitude qualifiée de contraire à l’éthique et à la déontologie, certains juristes pensent que les avocats des parties civiles doivent saisir le Conseil de l’Ordre pour se plaindre. Mieux, certains en tirent la conclusion qu’en prenant les deux avocats, M. Senghor n’a fait qu’un aveu implicite de sa culpabilité.

Farba Senghor n’a de cesse de clamer sur tous les toits son innocence. Il est allé même jusqu’à tenir un point de presse pour fustiger les calomnies et autres dénigrements dont il dit être l’objet. Il a tapé sur la table en conférence de presse, affirmé ne jamais connaître les nervis pour les envoyer procéder à un quelconque saccage des locaux des quotidiens L’AS et 24 Heures Chrono. Quelques temps après, convoqué par le procureur de la République, Ousmane Diagne, pour être entendu, Farba Senghor s’est choisi comme avocats Mes Moustapha Diop, Doudou Ndoye et Mamadou Moustapha Dieng. Ceux-ci l’ont accompagné lors de ladite audition.
Quelques jours après, Mes Diop et Ndoye se retrouvent commis comme avocats des nervis qui accusent Farba Senghor et qu’il disait ne pas connaître à plus forte raison les envoyer perpétrer des saccages.
La coïncidence parait donc assez troublante pour être relevée. Dès lors, l’on se pose la question de savoir, qu’en est-il alors de la responsabilité de Farba Senghor, si l’on  s’en tient aux déclarations tenues durant son point de presse alors qu’il revenait de voyage où il soutenait mordicus ne pas connaître les nervis ? Mieux, qui va  payer les honoraires des avocats des nervis, si on sait qu’ils viennent tous de milieux défavorisés ? Enfin, comment des gens à qui on a payé 250 mille francs Cfa peuvent-ils prendre en charge les honoraires des avocats ? Autrement dit, qui va payer lesdits honoraires ? Autant de questions qui méritent d’être élucidés. D’ailleurs, cela a suscité de vifs commentaires dans le milieu des avocats. Interpellé par votre serviteur à l’issue du renvoi de l’audience, Me Doudou Ndoye a prétexté d’une urgence, pour ne pas répondre.
Me Aïssatou Tall Sall, membre des conseils de l’une des parties civiles L’AS, déclare : «Ils ont le même intérêt et c’est la même personne qui tire les ficelles.» Jointe au téléphone à Saint-Louis où elle se trouve, l’avocate s’est contentée de cette réponse en attendant de prendre connaissance du dossier, dès son retour à Dakar.
Cependant, pour d’aucuns, «les deux conseils des prévenus, eu égard à l’éthique et à la déontologie dont se prévalent les avocats, n’ont pas le droit d’être à la fois les avocats de Farba et des nervis, professionnellement ce n’est pas normal». Mieux, tonnent certains avocats : «Imaginez que le jour du procès, l’un des prévenus charge l’ex-ministre Farba Senghor, quelle va être alors l’attitude des avocats ?» Selon ce juriste que nous avons joint hier, «les avocats des parties civiles peuvent saisir d’une lettre le Conseil de l’Ordre pour s’en plaindre». En effet, ajoute-t-il, «le Conseil de l’Ordre peut ne pas être au courant de telles pratiques, qui sont contraires à l’éthique et à la déontologie. Dès lors, les avocats de la partie civile peuvent le saisir d’une lettre et il appartient au Conseil alors de se saisir de l’affaire et de trancher».
Notre source d’avancer : «Il y a forcément conflit d’intérêts. Car, on peut s’attendre à un déballage devant la barre et que les avocats seraient très gênés, ne sachant plus quel client défendre.»
Cet avis n’est pas partagé par un autre juriste. Selon cette  personne, «dans cette affaire, il n’y a aucunement conflit d’intérêts, mais plutôt communauté d’intérêts». Et, elle en tire la conclusion que «les deux avocats commis pour Farba Senghor et les nervis sont tout simplement un aveu implicite de la responsabilité de Farba Senghor». La personne est d’avis que «les nervis ne peuvent pas se payer des avocats de la trempe de Mes Ndoye et Diop».   Mais, la personne est penseu aussi que «le fait de choisir les mêmes avocats n’est pas délibéré. C’est une stratégie bien mûrie, car les nervis n’ont pas intérêt à ce que Farba Senghor les lâchent parce qu’ils ont maintenant tout perdu et que Farba est sauvé». Ainsi, ajoute-t-elle, «le déballage tant redouté devant la barre n’aura pas lieu».

Publié dans Société

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